Joyeux… Federico Garcia Lorca

Pour fêter le 126è anniversaire de sa naissance, revoici mon article sur le grand poète espagnol Federico Garcia Lorca.

Federico Garcia Lorca, génie de la poésie

Federico García Lorca est un poète et dramaturge espagnol, né le 5 juin 1898 à Fuente Vaqueros près de Grenade, et exécuté sommairement le 19 août 1936 (à 38 ans) entre Viznar et Alfacar par des milices franquistes. Il est l’un des poètes européens les plus importants du début du XXe siècle. wikipedia

Voici l’article que Poésies Queer lui a consacré :

Federico García Lorca (1898-1936)

par Alain Cabello-Mosnier le 30 novembre 2020

Federico García Lorca (1898-1936) de son nom complet : Federico del Sagrado Corazón de Jesús García Lorca, est un poète homosexuel et dramaturge espagnol.

Multi-talents il était également prosateur, peintre, pianiste et compositeur, né le 5 juin 1898 à Fuente Vaqueros près de Grenade, fils de Federico García Rodríguez (1859-1945), propriétaire terrien aisé, et de Vicenta Lorca Romero (1870-1959), maîtresse d’école, qu’il avait épousée en secondes noces (de son premier mariage avec Matilde Palacios Ríos, il n’avait eu aucun enfant).

Le 19 août 1936, Federico García Lorca est arrêté par des milices franquistes entre Viznar et Alfacar (Espagne), probablement brimé à cause de son orientation sexuelle, torturé et enfin exécuté (à 38 ans).

Sa famille s’est d’ailleurs longtemps opposée à ce que ses mœurs soient évoquées en place publique et même la seule pièce ouvertement gay qu’il ait écrite, « Le Public », la « plus belle » selon l’académicien français Dominique Fernandez, reste rarement jouée, alors qu’on reprend sans cesse ses drames paysans.

Ses « Onze sonnets de l’amour obscur » rédigés en 1935 et 1936 année de sa mort étaient destinés à son secrétaire et ami Rafael Rodriguez Rapun mais ils resteront séquestrés pendant quarante neuf longues années jusqu’en 1984 juste parce qu’ils disaient ce que les autres ne voulaient pas entendre alors que, selon Dominique Fernandez [de l’Académie Française], ce sont « les seuls sonnets qu’on puisse comparer, pour leur sombre flamboiement et leur sophistication fulgurante, à ceux de William Shakespeare ».

Enfant il fut brimé pour ses manières efféminées, moqué par les adultes en présence desquels il tentait de surveiller ses gestes mal perçus dans cette Espagne des années 1920/30.

La guerre d’Espagne et l’avènement du Franquisme feront de Federico García Lorca un bouc-émissaire idéal pour une extrême-droite traditionaliste, pourtant tout autant dévorée que le grand poète par l’homosexualité, omniprésente dans ses rassemblements virilistes. Poète gay, écrivain, porte-voix littéraire des paysans andalous, cela valait bien douze balles dans la peau.

“Je lui ai tiré deux balles dans le cul parce qu’il était pédé” aurait dit Juan Luis Trescastro, un de ses bourreaux et principal instigateur de son arrestation (selon Ian Gibson, biographe du poète).

La poésie de Federico Garcia Lorca

  • « Impresiones y paisajes » (« Impressions et paysages », 1918) : prose.
  • « Libro de poemas » (« Livre de poèmes », 1921).
  • « Poema del cante jondo » (« Poème du cante jondo », 1921).
  • « Primeras canciones » (« Premières chansons », 1922, publiées en 1936).
  • « Canciones » (« Chansons », 1921-1924, publiées en 1927).
  • « Oda a Salvador Dalí » (« Ode à Salvador Dalí »), 1926).
  • « Romancero gitano » (« Romancero gitan », 1928).
  • « Poeta en Nueva York » (« Poète à New York », écrit autour de 1930, publié en 1940).
  • « Chant funèbre pour Ignacio Sánchez Mejías » (« Llanto por Ignacio Sánchez Mejías ») publié en espagnol en 1935, traduit en français par R. Simon en 1945, réédition Actes Sud, 1992, (ISBN 2868698646). Ce poème a rendu célèbre le vers « A las cinco de la tarde » ; le poème figure parmi les plus connus de la poésie contemporaine.
  • « Seis poemas galegos » (« Six poèmes galiciens », 1935, édition bibliophilique avec gravures de José San Martin, Azul éditions 2001).
  • « Diván del Tamarit » (« Divan du Tamarit », 1936).
  • « Sonetos del amor oscuro » (« Sonnets de l’amour obscur »), clairement homosexuels écrits entre 1935 et 1936, mais le recueil est resté inachevé, et inédit jusqu’en 1984.
  • « Sonnetto del dolce pianto » (« Sonnet de la douce plainte »).
  • « La sangre derramada » (« Le sang répandu », Hommage a son ami le matador Ignacio Sánchez Mejías, mort durant une corrida, écrit en 1935).
  • « Granada (Elegía humilde) » (« Grenade, humble élégie »).
  • Tierra y Luna (« Terre et Lune »)

Federico García Lorca et Salvador Dalí

Le grand poète vouait de réels sentiments pour Salvador Dalí (1904-1989) qu’il avait rencontré à Madrid en 1922 pendant ses études à l’Académie royale des beaux-arts. Dalí refusera ses avances sexuelles (refus de se faire sodomiser) (*) mais n’en restera pas moins très proche de García Lorca. Je vous propose ci-dessous un des poèmes de Garcia Lorca au grand peintre fou.

Ô Salvador Dali à la voix olivée !
Je dis ce que me disent ta personne et tes tableaux.
Je ne loue pas ton imparfait pinceau adolescent,
Mais je chante la parfaite direction de tes flèches.

Je chante ton bel effort de lumières catalanes
Et ton amour pour tout ce qui explicable.
Je chante ton cœur astronomique et tendre,
Ton cœur de jeu de cartes, ton cœur sans blessure.

Je chante cette anxiété de statue que tu poursuis sans trêve,
La peur de l’émotion qui t’attend dans la rue.
Je chante la petite sirène de la mer qui te chante,
Montée sur une bicyclette de coraux et de coquillages.

Mais avant tout je chante une pensée commune
Qui nous unit aux heures obscures et dorées.
L’art, sa lumière ne gâche pas nos yeux.
C’est l’amour, l’amitié, l’escrime qui nous aveuglent.

par Alain Cabello-Mosnier

30/11/20

Poésies Queer

(*) Federico García Lorca et Salvador Dalí intimes

Selon l’historien Michel Larivière :

Lorca était amoureux fou de Dali dont il partagea la chambre à la Résidence des étudiants de l’Université de Madrid de 1922 à 1925. Les vers du poète sont explicites :

O Salvador Dali,
Je chante, de ton dard, la raide direction,
La communion qui nous unit aux heures obscures,
Notre lumière n’est pas l’art, mais l’escrime de l’amour.

En mai 1926, Lorca tente de posséder sexuellement Dali qui se refuse.

Dali niera d’abord cette passion réciproque (il surnommait Lorca « mon diamant fou et enflammé »), puis, en 1955, reconnaitra l’amour que lui portait Lorca, en précisant qu’il n’a jamais cédé à son désir [de sodomie] : « Federico a tenté deux fois de me sodomiser, mais je ne pouvais pas, cela me faisait souffrir. Le divin Dali avait un trop petit trou du cul pour ce très grand poète. »

… Revenez pour de nouvelles enquêtes, prochainement sur roijoyeux !!! … Et vous pouvez lire l’histoire des autres héros joyeux ici

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