Joyeux… Louis Bouilhet

Pour fêter le 203è anniversaire de sa naissance, revoici mon article sur l’écrivain français Louis Bouilhet.

Louis Bouilhet, bon génie et ami particulier de Gustave Flaubert

Louis Hyacinthe Bouilhet, dit Louis Bouilhet, né à Cany (Seine-Maritime, arrondissement de Dieppe), le 27 mai 1821 et mort à Rouen le 18 juillet 1869, est un poète et dramaturge français, chevalier de la Légion d’honneur par décret du 15 août 1859.

Biographie sommaire

Il est le condisciple de Gustave Flaubert au collège royal de Rouen, puis devient un de ses amis intimes. Après l’abandon de ses études de médecine, Louis Bouilhet exerce les métiers de professeur de littérature et de conservateur de la Bibliothèque de Rouen. En tant qu’écrivain, il appartient aux mouvements littéraires romantique et parnassien.

De son vivant, Louis Bouilhet fut remarqué pour des oeuvres telles que « Melaenis, conte romain » (1857), poème historique en cinq chants, décrivant les mœurs romaines sous l’empereur Commode, et le recueil de poèmes intitulé « Fossiles » où il essaie d’utiliser la science comme sujet de poésie (…) Sa poésie cultive une grande recherche dans la pureté, qui est spécialement appréciée dans le Parnasse.

Comme dramaturge il obtient un certain succès avec sa première pièce, « Madame de Montarcy » (1856), jouée pendant soixante-dix-huit soirées au théâtre de l’Odéon à Paris ; « Hélène Peyron » (1858) et « L’Oncle Million » (1860) furent aussi favorablement reçus (…)

Postérité

Mais l’histoire littéraire moderne se souvient moins de Louis Bouilhet pour ses propres écrits que pour le rôle essentiel qu’il a joué auprès de Flaubert, car c’est lui qui fit à ce dernier les recommandations de la plus grande rigueur pour l’écriture de ses œuvres. Il est aussi celui qui lui souffla l’idée de s’inspirer du fait divers de Delphine Delamarre pour créer « Madame Bovary ».

Flaubert lui faisait chaque semaine la lecture des nouvelles pages de ce roman durant les années de sa gestation. De belles pages furent écrites sur l’amitié entre les deux auteurs et leur relation littéraire – cf « Gustave Flaubert et ses amis » d’Antoine Albanat (1929). Bouilhet fut un critique impitoyable mais toujours juste.

A propos de la mort de son ami en 1869 à l’âge de 47 ans, Flaubert écrivit : « En perdant mon pauvre Bouilhet, j’ai perdu mon accoucheur, celui qui voyait plus clairement que moi-même. Sa mort m’a laissé un vide dont je m’aperçois chaque jour davantage. »

A la mort de Louis Bouilhet, Maupassant écrivit quant à lui un émouvant poème, dont voici les quatre premiers vers et les quatre derniers :

« Il est mort, lui, mon maître ; il est mort, et pourquoi ?
Lui, si bon, lui, si grand, si bienveillant pour moi.
Tu choisis donc, Seigneur, dans ce monde où nous sommes,
Et pour nous les ravir, tu prends les plus grands hommes.
(…)
Et puis le voilà mort et parti pour jamais
Vers ce monde éternel où le génie aspire.
Mais de là-haut, sans doute, il nous voit et peut lire
Ce que j’avais au cœur et combien je l’aimais. »

Louis Bouilhet est chevalier de la Légion d’honneur. Il repose à quelques pas de son ami d’enfance, Gustave Flaubert, au cimetière monumental de Rouen.

Homosexualité

Louis Bouilhet n’était pas qu’un ami platonique pour Flaubert. Leur amitié très particulière est prouvée notamment par quelques mots que Flaubert lui envoya le 1er décembre 1849 : « Nous t’embrassons, pioche raide. » Bouilhet avait la réputation d’être un joyeux Priape et de l’avoir plutôt costaude. Totale amitié qui vient fouiller ses preuves jusque dans le creux des pantalons !

Flaubert en Orient entre 1849 et 1852 lui écrivit des lettres grivoises relatant ses expériences dans des bordels de garçons ; Louis Bouilhet resté en France lui envoya des vers chantant l’homosexualité, tel « Étude antique » qui met en scène un éphèbe dont sont amoureux d’autres jeunes gens et des hommes plus mûrs :

Il est jeune, il est pâle

et beau comme une fille.

Ses longs cheveux flottants d’un noeud d’or sont liés,

la perle orientale à son cothurne brille,

il danse-et, secouant sa torche qui pétille,

à l’entour de son cou fait claquer ses colliers.

Tout frotté de parfums et la tête luisante,

il passe en souriant et montre ses bras nus.

Un lait pur a lavé sa main éblouissante,

et de sa joue en fleur la puberté naissante

tombe aux pinces de fer du barbier Licinus.

(…)

Pour lui, le proconsul épuisera l’empire ;

le prêtre comme aux dieux lui donnerait l’encens ;

le poète l’appelle ou Mopsus ou Tytire,

et lui glisse en secret, sur ses tables de cire,

le distique amoureux, aux dactyles dansants.

Par la ville, en tous lieux, autour de lui bourdonne

l’essaim des jeunes gens aux regards enflammés…

et le sage lui-même, en s’arrêtant, frissonne

quand son ombre chancelle et que son luth résonne

au fauve soupirail des bouges enfumés.

Louis Bouilhet

wikipedia + Mémoire culturelle gaie – résumé par roijoyeux

… Revenez pour de nouvelles enquêtes, prochainement sur roijoyeux !!! … Et vous pouvez lire l’histoire des autres héros joyeux ici

A propos roijoyeux

... Soyons... Joyeux !!!
Cet article, publié dans Carnet royal, est tagué , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

Laisser un commentaire