Joyeux… Sandy Dennis

Pour fêter son 87è anniversaire de naissance, revoici mon article sur la peu conventionnelle mais très douée actrice américaine Sandy Dennis.

Sandy Dennis, talent extraordinaire du Nebraska

Sandy Dennis est une actrice américaine née le 27 avril 1937 à Hastings, Nebraska (États-Unis), décédée le 2 mars 1992 à Westport (Connecticut). Elle a remporté un Oscar pour « Qui a peur de Viginia Woolf » (1966) où elle jouait aux côtés des légendaires Elizabeth Taylor et Richard Burton.

Burton l’a décrit commme « une des excentriques les plus authentiques que j’ai jamais rencontré » et c’est effectivement son humour et sa diction hésitante, davantage que sa beauté peu conventionnelle ou son sex appeal, qui caractérisaient Sandy Dennis.

Voici les détails les plus intéressants de sa vie :

Jeunesse et début de carrière

Sandy Dennis est née à Hastings, petite ville du Nebraska, fille d’Yvonne (née Hudson), une secrétaire, et Jack Dennis, employé de la poste. Elle avait un frère prénommé Frank. Elle a grandi dans le Nebraska, « un endroit infiniment normal » selon sa propre expression; si, en tant qu’actrice, Sandy allait sortir du lot, dans le conventionnel et terne Nebraska, la jeune fille faisait figure de phénomène de foire.

A 19 ans, elle partit pour New York où elle suivit les cours de l’Actor’s Studio et commença à travailler en tant qu’actrice off-Broadway.

En 1961, elle fit son entrée dans le monde du cinéma avec un petit rôle dans « La Fièvre dans le sang » (« Splendor in the Grass »), réalisé par Elia Kazan avec en vedettes Natalie Wood et Warren Beatty.

Son talent singulier s’exprimait mieux sur les planches et lui fit gagner deux Tony Awards d’affilée en 1963 et 1964 (Molières du théâtre américain) pour les pièces « A Thousand Clowns » et « Any Wednesday », pièces qui furent ensuite adaptées au cinéma avec des actrices à la beauté plus classique (Barbara Harris et Jane Fonda).

Sandy Dennis, star hollywoodienne mal fagotée

En 1966, Sandy Dennis revint sur grand écran avec un rôle important dans la comédie dramatique « Qui a peur de Viginia Woolf ? ». Les quatre acteurs du film furent nommés aux Oscars, et Elizabeth Taylor ainsi que Sandy Dennis remportèrent le trophée, mais pas Richard Burton ni George Segal.

En 1967, Sandy Dennis continua son ascension dans le monde du cinéma, apparaissant pour la première fois tout en haut de l’affiche dans « Escalier interdit » (« Up the Down Staircase »), drame de Robert Mulligan où elle joue une jeune prof affectée pour son premier poste dans le collège d’un quartier new-yorkais défavorisé où les ados lui donnent bien du fil à retordre.

Concernant sa prestation, la critique français Robert Chazal estime qu’Escalier interdit « apporte la confirmation de son talent. […] (son) interprétation met en lumière une extrême sensibilité jointe à une énergie inattendue sous une apparence aussi frêle. »

Cette prestation lui valut le prix de la meilleure actrice au Festival du cinéma de Moscou (1967) et aux états-Unis, elle fit la couverture du prestigieux magazine « Time » qui titra « Sandy Dennis, star de cinéma vêtue de robes à 7 $ »

Sa carrière au sommet fut brève mais remarquable, avec des films comme « Aventures à New York » (« The Out of Towners ») de Arthur Hiller avec Jack Lemmon (1970) qui lui valut une nomination pour le Laurel d’Or de la meilleure actrice de comédie (…) ainsi que « Reviens Jimmy Dean, reviens » (« Come Back to the Five and Dime, Jimmy Dean, Jimmy Dean »), de Robert Altman, avec Cher et Karen Black (1982), « Drôles de manières » (« Nasty Habits »), parodie du scandale du Watergate où Glenda Jackson fait office de Président des états-Unis Richard Nixon, ou encore le drame érotico-lesbien « Le renard » (1967).

Le Renard

Réalisé par Mark Rydell d’après le roman de D.H. Lawrence, « Le renard » est un film révolutionnaire qui fit controverse : Sandy Dennis et Anne Heywood y jouent deux jeunes lesbiennes qui vivent leur histoire d’amour dans une petite ferme et dont la relation est menacée par un visiteur mâle et sexy (Keir Dullea) pour lequel Anne Heywood éprouve du désir et Sandy Dennis de l’aversion (…) Un jour Keir Dullea retrouve Anne Heywood dans une grange abandonnée où ils font l’amour…

… Il lui demande ensuite de le suivre, mais elle ne peut se résoudre à abandonner sa compagne pour laquelle elle éprouve toujours une grande tendresse. L’homme quitte alors la ferme et, peu après, lui écrit pour lui demander de l’épouser, proposition qu’elle rejette. Le jeune homme réapparaît au moment où les deux femmes s’apprêtent à abattre un vieux chêne. C’est lui qui s’attelle à la tâche et qui conseille à [Sandy Dennis] de s’écarter, mais celle-ci, irritée, ne l’écoute pas et l’arbre la tue en s’abattant entre ses jambes …

Malgré la controverse, le film fut nommé pour le Golden Globe du meilleur film étranger.

Suite de carrière

Dans les années 70, Sandy Dennis joua surtout au théâtre et dans les années 80, elle travailla moins. Peu ambitieuse, elle se laissa aller, prit du poids et son charme juvénile s’atténuant, Hollywood la fit passer du devant de la scène aux rôles secondaires.

Au cinéma, les films les plus remarquables de sa seconde partie carrière sont « Meurtres sous contrôle » (« God Told Me To ») (1976), de Larry Cohen … « Une autre femme » (« Another Woman ») de Woody Allen (1988) … « 976-EVIL » de Robert Englund (1989), et « The Indian Runner » de Sean Penn (1991) dernière apparition de Sandy Dennis sur grand écran.

Elle décéda le 2 mars 1992 dans sa maison de Westport dans le Connecticut à seulement 54 ans. Elle est inhumée au Lincoln Memorial Park à Lincoln – Nebraska.

Vie personnelle

Sandy Dennis vécut avec le grand musicien jazz Gerry Mulligan de 1965 à 1974, puis avec l’acteur Eric Roberts (frère de Julia Roberts) de 1980 à 1985. Elle a révélé au magazine « People » avoir été enceinte de Mulligan en 1965 mais fait une fausse couche, ajoutant : « Si j’avais été mère, j’aurais aimé l’enfant, mais je n’avais aucune connexion avec lui pendant ma grossesse… Je n’ai jamais, de toute ma vie, désiré un enfant. Pour moi, ce serait comme mettre au monde un éléphant. »

Après le décès de Sandy Dennis, les historiens du cinéma hollywoodien révélèrent sa bisexualité. Lorsqu’on demanda à Eric Roberts si elle était bisexuelle, il répondit qu’elle lui avait reporté ses nombreuses histoires d’amour lesbiennes et il précisa « elle appréciait la beauté des femmes; mais Sandy aimait aussi ce qu’un très jeune homme pouvait faire à une femme, je suppose. » [Roberts avait 19 ans de moins que Sandy Dennis].

La tendances homosexuelles de Sandy Dennis ne furent révélées que 20 ans après sa mort. De son vivant, les journalistes avaient tendance à la protéger l’actrice, racontant qu’elle vivait avec des hommes dès qu’ils la voyaient en galante compagnie; du temps de sa splendeur, les média lui attribuèrent des relations avec des hommes qu’elle ne connaissait même pas.

Hollywood Lesbians + wikipedia – résumé et traduit par roijoyeux

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