Joyeux… Bob Mizer

Pour fêter son 102è anniversaire de naissance, revoici mon article sur Bob Mizer (27 mars 1922 – 12 mai 1992), photographe et réalisateur américain parfois surnommé le Hugh Hefner de l’édition gay pour son magazine révolutionnaire « Physique Pictorial » le premier magazine érotique gay de toute l’histoire, qu’il fonda à 23 ans en 1945. Bob Mizer a, comme le créateur de « Playboy », influencé la société et le monde de l’art.

Bob Mizer, le Hugh Hefner gay

Né en 1922, Bob Mizer publia des photos pour la première fois dès 1942, mais c’est en 1947 que sa carrière fut catapulté vers l’infamie lorsqu’il fut accusé de distribuer des oeuvres obscènes via la Poste des états-Unis. Ces oeuvres étaient une série de photos en noir et blanc, prises par Mizer, représentant des jeunes culturistes nus avec juste des cache-sexe précurseurs des strings actuels. Bob Mizer fut enfermé pendant neuf mois dans une prison / camp de travail à Saugus (Californie) pour ces images inoffensives selon nos critères d’aujourd’hui, mais à l’époque la presque nudité masculine était mal vue et illégale.

Malgré le puritanisme ambiant et la pression des forces de la loi, un Mizer inébranlable reprit son oeuvre dès sa sortie de prison, construisant grâce à ses photos et vidéos « beefcake » (hommes musclés) ce qui allait devenir un véritable empire, en tant que patron et fondateur de l’influent studio Athletic Model Guild (AMG) qu’il faisait fonctionner lui-même dans sa maison familiale proche du centre ville de Los Angeles.

Avec l’assistance de sa mère, Delia, qui confectionnait les cache-sexe, et son frère Joe, qui tenait la comptabilité, il photographia des milliers de jeunes hommes, construisant une collection qui comporte presque un million de photos différentes et des milliers de films et vidéos.

Dans les années 50, d’autres photographes américains suivirent son exemple, comme Alonzo Hanagan à New York, Douglas of Detroit, Don Whitman de la « Western Photography Guild » à Denver ainsi que Russ Warner à Oakland and Dave Martin à San Francisco.

Malgré les menaces d’interdiction, Mizer continua à explorer son art homo érotique jusqu’à la fin de sa vie et sa vision allait influencer des grands artistes comme Robert Mapplethorpe et David Hockney. Certaines des oeuvres de Mizer sont aujourd’hui exposées dans des institutions réputées dans le monde entier et se retrouvent dans divers livres, galeries, et collections d’art privées.

Le 10 janvier 2014, à l’occasion d’une exposition de ses oeuvres dans une galerie d’art de l’Université de New York, le « New York Times » écrivit que « [Mizer] était un artiste aux centres d’intérêt et à l’imagination considérablement plus riche que sa réputation populaire le suggère. »

Ci-dessous une biographie détaillée de Bob Mizer …

Tout sur Bob Mizer

Principalement connu comme photographe, Bob Mizer (1922-1992) était aussi réalisateur de films et éditeur indépendant. C’est lui qui a établi les règles de l’art homo érotique en fondant le studio photo « Athletic Model Guild » (AMG) en 1945, à une époque où la loi des états-Unis permettait uniquement aux femmes d’être photographiées partiellement nues, si le résultat était « artistique ».

A cette époque, beaucoup de garçons séduisants venaient à Los Angeles dans l’espoir de devenir stars de cinéma. S’ils n’avaient pas d’offres des studios, certains allaient à la maison de Bob Mizer se faire photographier pour quelques dollars et se retrouvaient ainsi dans le catalogue de l’AMG.

Avec les années, les photos et modèles de Mizer devinrent de plus en plus populaires et il recruta sa mère et son frère pour l’assister dans ses oeuvres, transformant la maison familiale en un refuge pour ces garçons qu’il adorait photographier.

Homosexualité

Bob Mizer commença dès l’âge de 8 ans à tenir des journaux intimes. La lecture de ces journaux montre qu’il fut ouvertement gay dès la fin de l’adolescence, mais il vivait et travaillait dans la maison de chambres à louer dirigée par sa mère, où un code éthique sévère l’empêchait d’exprimer pleinement ses fantasmes homosexuels.

Pendant 22 ans (1942 – 1964) il ne montra jamais un homme complètement nu, mais après le décès de sa mère en 1964, Mizer ne se retint plus et photographia nudité frontale intégrale et poses explicites, souvent dans des décors psychédéliques aux couleurs saturées.

Dans les années 1970 et 80, Bob Mizer agrandit sa propriété au-delà de la pension maternelle, accueillant des douzaines de jeunes modèles qui dormaient en plein air sur des canapés ou des balancelles parmi les poules, les oies, les chèvres, les singes, les statues romaines, de vieux arbres de Noël et tous les accessoires invraisemblables qu’il utilisait pour réaliser ses photos et ses films toujours plus excentriques.

Physique Pictorial

« Physique Pictorial », le magazine révolutionnaire fondé en 1951 par Bob Mizer, précurseur de « Playboy » … pour hommes gay … fut le premier magazine homo érotique de toute l’histoire… On y trouvait des photos prises par Mizer et il y fit découvrir des artistes comme Tom of Finland et Quaintance.

Dans les années 50, les photographies de Mizer étaient joyeuses, enjouées et dénuées d’érotisme, représentant des garçons musclés posant, montrant leurs muscles, luttant et faisant les fous. Elles étaient vendues supposément à des abonnés pratiquant musculation et culturisme, mais en réalité la cible était les hommes gay, Mizer frisant toujours l’illégalité à cause de la quasi-nudité des modèles.

Parmi les modèles de Mizer, il y eut Joe Dallesandro qu’Andy Warhol allait transformer en superstar quelques années plus tard, et les futurs comédiens Alan Ladd, Victor Mature, Ed Fury, Glenn Corbett et même Arnold Schwarzenegger.

Au cours de sa longue carrière, Mizer a créé une gamme étourdissante d’imagerie intime caractéristique, parfois dépourvue de contenu sexuellement explicite mais toujours baignée dans une atmosphère homo érotique reconnaissable entre mille, hommage aux différentes forme de désir homosexuel.

L’influence de Mizer sur des grands photographes comme David Hockney (qui a déclaré que l’une des deux raisons qui l’avaient amené d’Angleterre aux états-Unis était son envie de rencontrer Bob Mizer), Robert Mapplethorpe, Francis Bacon, Jack Smith, Andy Warhol et plein d’autres commence à peine aujourd’hui à être largement reconnue.

Certaines des oeuvres de Bob Mizer sont exposées dans des institutions et musées réputés des états-Unis et du monde entier et se retrouvent dans divers livres, galeries, et collections d’art privées.

Pour aller plus loin…

A voir : un docudrame racontant la vie et l’oeuvre de Bob Mizer, réalisé par Thom Fitzgerald et intitulé « Beefcake », sorti dans les salles de cinéma en 1999

… Vous pouvez aussi visiter la Fondation Bob Mizer

wikipedia + Gay Influence – traduit et résumé par roijoyeux

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3 commentaires pour Joyeux… Bob Mizer

  1. cagnacjeanmichel dit :

    Très beau PORTRAIT de bob MIZER QUI democratisa LA PHOTO GAY ET,PLUS tard,EXPLICITE…Il fut courageux et mis sa liberté en danger…Était il GAY?A t’il eu des belles histoires avec ses modèles?Certains d’entre eux étaient gays(je pense?).Avez-vous DES infos?

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