Joyeux… Tom Ewell

Pour fêter son 115è anniversaire de naissance, revoici mon article sur le talentueux comédien Tom Ewell, qui restera dans l’histoire du cinéma pour avoir joué dans la comédie classique « Sept ans de réflexion » aux côtés de la légendaire Marilyn Monroe.

Biographie sommaire

Tom Ewell (né Samuel Yewell Tompkins le 29 avril 1909 – 12 septembre 1994) était un acteur de cinéma, théâtre et télévision américain, également producteur.

Son rôle le plus célèbre est celui de Richard Sherman dans « 7 ans de réflexion » classique scandaleux du cinéma américain (scandaleux pour l’époque car son sujet était l’adultère). Il avait créé ce rôle sur scène à Broadway en 1952 et la pièce eut tant de succès qu’elle se joua pendant trois ans et plus de 900 représentations, et que Tom Ewell reprit le rôle en 1955 sur grand écran dans l’adaptation hollywoodienne de la pièce (réalisée par Billy Wilder).

Tom Ewell gagna un Tony Award puis un Golden Globe pour sa prestation dans la pièce puis le film.

Il apparut ensuite dans d’autres comédies à succès des années 50, notamment « La blonde et moi » (1956) avec Jayne Mansfield et « The lieutenant wore skirts » avec Sheree North (également 1956) mais il préférait jouer au théâtre, où il avait fait ses débuts dès 1928 (à l’âge de 19 ans).

Sa première apparition au cinéma eut lieu en 1940 puis sa carrière fut interrompue par la 2nde Guerre Mondiale pendant laquelle il se battit dans la United States Navy.

Après la Guerre, il fit une apparition remarquée dans la comédie « Madame porte la culotte » (1949) de George Cukor, à la suite de quoi il se vit offrir davantage de rôles sur grand écran, tout en continuant à jouer sur les planches. En 1947 il gagna un prix Clarence Derwent Award pour son rôle de Fred Taylor dans la pièce « John Loves Mary ».

(…) Dans les années 60 à 80, il se tourna vers la télévision, apparaissant dans de nombreuses séries dont un rôle récurrent dans la série policière « Baretta » (1975 – 78) qui lui valut une nomination aux Emmy Awards. Son dernier rôle fut dans un épisode de la série « Arabesque » en 1986.

Tom Ewell décéda le 12 septembre 1994 à l’âge de 85 ans dans la maison de retraite Motion Picture Country House and Hospital de Woodland Hills (Californie). Sa femme Marjorie reporta qu’il avait souffert dans ses dernières années de toute une série de maladies sans préciser lesquelles. Tom Ewell laissait aussi derrière lui un fils prénommé Taylor, ainsi que sa mère, Martine Yewell Tompkins (1889–1998), alors âgée de 105 ans et vivant dans le Kentucky où elle décéda à l’âge de 109 ans.

… Ainsi Tom Ewell était marié et père de famille … Mais il y a des hommes mariés et pères de famille qui sont gay…

… Etait-ce le cas de Tom Ewell ?? …

Voici la réponse :

Tom Ewell, gay d’Hollywood

par Boze Hadley Hollywood Gays, 16 août 2013

Un des films dans lesquels Tom joua a pour titre « To find a man » (« Se trouver un homme »). Et c’est exactement ce qu’il avait l’habitude de faire, dans des bars gay et sur les quais. Les marins c’était ce qu’il préférait. L’acteur comique à la figure chiffonnée était un de ces nombreux visages connus du grand public des années 40 à 80, jouant invariablement les maris et pères de famille, qui dans la vraie vie aussi étaient aussi mariés avec enfant(s) (un fils dans le cas de Tom Ewell), mais qui étaient profondément homosexuels (…)

Après un premier mariage en 1946 qui se termina en divoirce l’année suivante, Tom Ewell resta marié de 1948 jusqu’à son décès en 1994 (du moins sur le papier). En prenant de l’âge il devint habitué des bars gay, poivrot et joueur.

Il dépensait une partie de son argent sur des prostitués masculins. Dans « Clone » son autobiographie, la star du porno Al Parker a révélé que son premier client quand il était prostitué fut Tom Ewell et que l’expérience ne fut pas très heureuse.

Tom Ewell détesta toute sa vie son physique, et pas seulement car il entravait son succès en tant qu’acteur. Etant homosexuel, il découvrit qu’en vieillissant, il était de plus en plus difficile d’attirer l’attention des hommes dont il avait envie (…)

Ewell n’a jamais vu aucun de ses propres films dans son intégralité, même « 7 ans de réflexion », car il ne supportait pas de se voir à l’écran et souffrait d’un très fort complexe d’infériorité. Ce complexe, et aussi probablement son homophobie internalisée, étaient la cause de sa lourde dépendance à l’alcool (…)

Tom Ewell et moi nous sommes rencontrés en 1984, pour que je l’interviewe, lors d’une soirée dans la maison d’un distributeur de film, connaissance de ma mère. C’était l’année de ses 75 ans, et l’année de mes 30 ans. En me voyant il s’écria ravi, « De quel signe êtes-vous jeune homme ? », Je répondis « Taureau », alors il répliqua, « Moi aussi jeune homme ! On a plein de points en commun ! » (…)

Voici les extraits les plus intéressants de cette interview :

Q : Vous préférez les journalistes jeunes, les journalistes hommes, ou cela vous est-il égal ?

R : Il doit être, disons juvénile, dans les 20 à 25 ans… [en me pointant du doigt] … Mignon, comme l’est tout le monde à cet âge. Je préfère cela à un vieux ronchon, homme ou femme. Ce que j’essaie de découvrir avant c’est, est-ce qu’ils veulent m’interroger pour moi, ou est-ce que tout va être sur Marilyn ?

Vous avez un sourire très joyeux.

R : C’est maintenant que vous me dites ça ! [en secouant la tête] Pendant si longtemps, les media ont dit que j’avais le visage triste. Les plus éduqués écrivaient carrément « lugubre ». Je me demande comment j’ai fait tant de films comiques !!

Ils doivent trouver que votre visage « triste » est drôle !

R : Même au théâtre, les rôles sont trop distribués par genres. Moi je jouais toujours le balourd. Ou le beauf. L’homme ordinaire. Le voisin d’à côté.

L’ironie est que dans la vraie vie, vous faites sexuellement partie d’une minorité. [Tom Ewell fronce légèrement les sourcils.] Est-ce que les studios de cinéma le savaient, et essayaient de cacher votre homosexualité ?

R : Je n’ai jamais été une très grande star, donc ils ne s’inquiétaient pas à mon sujet. Pas beaucoup d’argent en jeu. Ils pensaient, s’il est stupide et qu’il se fait prendre, tant pis pour lui et bon débarras. Ils étaient inquiets seulement pour les très beaux acteurs. Plus une vedette était belle, plus il y avait de chances qu’elle soit gay, ou que des rumeurs courent sur sa sexualité.

(…)

Q : Avez-vous grandi honteux d’être gay ?

R : Je n’ai pas toujours été « gai ». Parfois j’étais triste. [rires] J’étais souvent excité. Le sexe … c’est compliqué. Surtout après le mariage. Les gens pensent qu’on est soit 100% hétéro, soit 100% homo. Mais c’est complètement faux. Ce n’est pas si simple. Parfois vous faites des choses dont vous n’avez pas envie, pour diverses raisons; et vous vous sentez bien après, au lieu de pendant… Ou au contraire vous faites ce dont vous avez envie, c’est merveilleux, mais après vous en avez honte. Et alors vous prenez un verre ou deux.

(…)

– résumé et traduit par roijoyeux –


Vous pouvez lire l’intégralité de l’interview de Tom Ewell dans le livre Hollywood Gays de Boze Hadley

… Revenez pour de nouvelles enquêtes, prochainement sur roijoyeux !!! … Et vous pouvez lire l’histoire des autres héros joyeux ici

A propos roijoyeux

... Soyons... Joyeux !!!
Cet article, publié dans Carnet royal, est tagué , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

Laisser un commentaire