Joyeux… Edouard II

Pour fêter son 740è anniversaire de naissance, revoici mon article sur le roi d’Angleterre Edouard II.

Edouard II, roi (joyeux) d’Angleterre

Édouard II (25 avril 1284 – 21 septembre 1327), aussi appelé Édouard de Carnarvon, est roi d’Angleterre de 1307 jusqu’à sa déposition en janvier 1327.

Quatrième fils du roi Édouard Ier, Édouard devient héritier apparent du trône après la mort de son frère aîné Alphonse. Édouard accède au trône en 1307, à la mort de son père. En 1308, il épouse Isabelle de France, la fille du puissant roi de France Philippe IV le Bel, afin de résoudre les tensions entre les couronnes d’Angleterre et de France.

En 1300, Edouard était un prince adolescent de 16 ans lorsqu’un jeune noble gascon, Pierre Gaveston (17 ans), rejoignit sa suite, le roi Edouard I pensant que les excellentes manières et les connaissances militaires de Gaveston auraient une bonne influence sur son fils… Mais Gaveston avait presque le même âge que le prince Edouard et selon beaucoup d’historiens, il devinrent amants. D’autres pensent qu’ils sont devenus « frères de sang » (« wedded brothers »), s’engageant dans l’équivalent d’un pacte d’amitié entre deux personnes de même sexe approuvé par l’église.

Quelques mois avant sa mort en 1307, le roi Edouard I exila Gaveston en Gascogne, peut-être inquiet de la relation de celui-ci avec son fils. Mais à la mort de son père et après avoir été couronné, Edouard II fit revenir Gaveston en Angleterre et en fit son favori. L’arrogance et l’influence excessive de Gaveston sur la politique royale déplurent aux pairs de la Couronne d’Angleterre ainsi qu’à la reine Isabelle et à la France et en 1308, Édouard II fut contraint de l’exiler temporairement.

Après le retour de Gaveston en 1309, les pairs de la Couronne forcèrent le roi à accepter des réformes sur les prérogatives royales, réformes connues sous le nom d’ordonnances de 1311. Les pairs, désormais devenus suffisamment puissants, bannirent une nouvelle fois Gaveston, toujours aussi néfaste selon eux. Édouard II répondit à ces défiances en révoquant les réformes et en rappelant à nouveau son favori.

Conduit par le cousin du roi, Thomas de Lancastre, un groupe de pairs de la Couronne s’empara alors de Gaveston et le fit exécuter en 1312, débutant ainsi plusieurs années de confrontation avec le souverain. Un malheur n’arrivant jamais seul, les forces anglaises furent repoussées d’Écosse après une défaite retentissante à Bannockburn par le roi d’Écosse Robert Bruce en 1314. Une grande famine apparut par la suite en Angleterre, et le mécontentement envers le roi alla grandissant.

Malgré cela, Edouard II trouva de nouveaux alliés en une famille de la noblesse anglaise, les Despenser, et l’un des membres de cette famille, Hugues le Despenser le Jeune, devint son nouveau favori, et possiblement son amant … Mais en 1321 Thomas de Lancastre (toujours lui) et de nombreux pairs de la Couronne s’emparèrent des terres des Despenser et contraignirent le roi à les exiler. En représaille, Édouard II conduisit une campagne militaire éclair, à l’issue de laquelle il fit capturer puis exécuter Thomas de Lancastre.

Édouard et les Despenser renforcèrent alors leur mainmise sur le pouvoir, en révoquant formellement les réformes de 1311, en faisant exécuter leurs ennemis politiques et en leur confisquant leurs domaines. Incapable de reprendre l’avantage en Écosse, Édouard dut signer une trêve avec le roi d’Ecosse. L’opposition au régime royal ne cessa de croître, et quand en 1325 la reine Isabelle fut envoyée négocier un traité de paix avec la France, elle se retourna contre son époux et refusa de revenir en Angleterre.

Isabelle s’allia avec le baron anglais exilé Roger Mortimer et conduisit une invasion de l’Angleterre avec une petite armée en 1326. Le régime d’Édouard II s’effondra et il dut s’enfuir en Galles, où il fut capturé en novembre 1326 avec son favori Hugues le Despenser le Jeune, qui fut jugé, convaincu de haute trahison et condamné à être éventré, castré et écartelé, puis exécuté, le 24 novembre 1326.

Édouard II fut contraint de renoncer à la couronne en janvier 1327 en faveur de son fils aîné, Édouard III, et mourut le 21 septembre 1327 au château de Berkeley, probablement assassiné sur ordre du nouveau régime … Des comptes rendus évoquant un assassinat par l’insertion d’un tisonnier brûlant dans son anus commencèrent à se diffuser. Les chroniqueurs des années 1330 et 1340 propagèrent cette hypothèse, soutenus en ce sens par une description détaillée du meurtre par leur collègue chroniqueur Geoffrey le Baker.

Cette rumeur fut peu à peu incorporée aux récits concernant Édouard II, en lien avec son homosexualité présumée. La plupart des historiens actuels démentent ce récit de la mort d’Édouard II, car selon eux les geôliers du roi ne l’auraient pas assassiné d’une façon si détectable, mais c’est aujourd’hui la plus célèbre des légendes concernant un roi homosexuel.

Homosexualité

Edouard II est le monarque britannique le plus connu pour son homosexualité. Ses histoires d’amour tragique avec ses favoris Pierre Gaveston et Hugues le Despenser le Jeune ont inspiré de nombreux romans, poèmes, pièces de théâtre et films.

Les historiens des XVIe et XVIIe siècles se sont focalisés sur la relation d’Édouard II avec Pierre Gaveston. Des comparaisons ont ainsi été faites avec la relation homosexuelle du duc d’Épernon et d’Henri III de France, ainsi que celle du duc de Buckingham et Charles Ier.

Pendant la première partie du XIXe siècle, des historiens comme Charles Dickens ou Charles Knight ont popularisé la vie d’Édouard II auprès du public victorien, en s’intéressant tout particulièrement aux relations d’Édouard avec ses favoris successifs et en faisant allusion à sa possible homosexualité.

Cette possibilité que Édouard II ait entretenu des relations sexuelles avec Gaveston ou ses favoris ultérieurs a été longuement discutée par les historiens, du fait du manque de preuves contemporaines. L’homosexualité était fermement condamnée par l’Église à l’époque d’Edouard II (XIVe siècle) et considérée comme de l’hérésie. Néanmoins, s’engager dans une relation sexuelle avec un autre homme ne définissait pas l’identité d’un individu comme de nos jours.

Bien que probablement amants dès l’adolescence, le futur Édouard II et Gaveston ont ensuite tous deux eu des relations sexuelles avec leurs épouses, qui leur donnèrent plusieurs enfants. De plus, Édouard II a eu un fils illégitime, Adam FitzRoy et possiblement une relation avec sa nièce Éléonore de Clare.

Postérité

La relation d’Édouard avec Gaveston inspire en 1592 au dramaturge Christopher Marlowe la pièce « Édouard II », probablement la première pièce de théâtre « gay » de l’histoire, ainsi que d’autres pièces, livres et films. Beaucoup se sont concentrés sur la possible relation sexuelle entre les deux hommes.

Les contemporains d’Édouard II ont critiqué son exercice de l’autorité royale, notant ses échecs en Écosse et le régime oppressif à la fin de son règne, bien que les académiciens du XIXe siècle ont affirmé que la montée en puissance du Parlement qui a lieu sous son règne a par la suite eu des conséquences satisfaisantes pour l’Angleterre sur le long terme.

Il existe toujours au XXIe siècle un débat sur le fait qu’Édouard était un roi fainéant et incompétent, ou simplement un souverain réticent et finalement inefficace. Plus positivement, Édouard a pendant son règne soutenu l’expansion des universités d’Oxford et Cambridge

wikipedia + Gay Star News – résumé et traduit de l’anglais par roijoyeux

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